

Oui, c’est un art qui s’apprend, s’apprivoise, comme un muscle qui se travaille. Tant que nous n’apprenons pas, tant que nous laissons nos réflexes conditionnés et notre égo mener la danse, nous « mécommuniquons », nous ne serons pas « responsable » totalement de notre communication et des relations que nous entretenons. Comme le dis J Salomé, c’est le système SAPPE, présent dans la majorité des relations, qui prend le dessus et détériore nos relations.
Etre responsable de sa communication, c’est vivre en conscience, être authentique et se positionner dans l’échange.
Jusqu’au 17ème siècle, communiquer et communier avaient la même définition, le même sens, c’est-à-dire « mise en commun/partage ». Ce n’est qu’ensuite que communiquer a été réduit au sens de « transmettre un message ». Pourtant comme le dit Dominique Wolton, « Communiquer, c’est autant partager ce que l’on a en commun, que gérer les différences qui nous séparent ».
Et parler, ce n’est pas communiquer. Malheureusement, nous pensons souvent à tort que « je parle, donc je suis » et qu’à contrario « je ne parle pas, donc je ne suis pas ». Comme, en plus, la Nature a horreur du vide, il y a très peu de place donnée spontanément au silence. La parole devient alors le siège du pouvoir, du jugement et de l’influence. Soit un monologue s’installe, soit des relations toxiques et destructives.
Il est primordial de prendre tout d’abord conscience de notre façon de communiquer, de voir quelle place nous laissons au silence pour permettre ( plus ?) d’écoute et donc un réel échange.
Thomas d’Ansenbourg résume en une phrase l’enjeu : « Nos mal-entendus sont nos mal-écoutés résultant de mal-exprimés et de non-dits ».
Mais si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous êtes en chemin vers une meilleure communication et donc des relations de meilleures qualités, des relations constructives.
Pour échapper au mode de relation SAPPE, c’est-à-dire aux interactions anti-relationnelles qui développement des dépendances et violences pour beaucoup de personnes, sans même qu’elles s’en aperçoivent, la première des choses est donc d’en prendre conscience. Que vous soyez dans le camp des dominés, ou des soumis, décidez juste d’en sortir et de nourrir qualitativement vos relations et votre mode de communication ( voir aussi le triangle de Karpman ( sauveur/persécuteur/victime).
Sortons de la soumission et pseudo-acceptation, passivité et dépendance, ou de l’opposition, via l’agressivité, le refus ou le rejet. Sortons de la non-implication, de la mise en cause ou accusation de l’autre ou des circonstances, de la non-confiance en soi ou aux autres et du doute pour cesser d’entretenir la dévalorisation ( de soi ou des autres), la dépendance, et ces réactions de soumission ou d’opposition …
L’enjeu de ce mode de relation est la non remise en cause de soi,… et sans remise en question, comment peut-on avancer ?
Décidons d’entrer dans le monde de la responsabilisation, d’assumer nos positions ( et actes) pour être pleinement maître de notre vie et destin.
Quittons la soumission et/ou l’opposition par la confrontation positive. voici un résumé, en 4 étapes :
1/ confirmons avoir entendu le point de vue de l’autre
2/Affirmons notre point de vue
3/ échangeons sur nos ressentis respectifs ( croyances ….valeurs…)
4/ positionnons notre choix personnel, notre décision
Chaque être Humain a deux besoins fondamentaux :
1/ Etre reconnu
2/ Etre entendu
=) La finalité, se sentir EXISTER.
Ainsi, en confirmant et démontrant à l’autre que nous l’avons entendu (sans pour autant approuver ou partager son point de vue), nous lui confirmons que nous le prenons en considération, que nous reconnaissons qu’il existe.
La seconde étape est de résister à la recherche d’approbation et d’affirmer sa position ( clef essentielle de la responsabilisation, de la pleine possession de sa vie). Ainsi, prenons le risque de clairement nous affirmer ( sans disqualifier la position de l’autre et/ou renoncer à l’approbation de l’autre).
Cela permet =) Construction de l’autonomie relationnelle
Dans la troisième étape, chacun échange, avec respect et tolérance, sur les faits (indiscutables), les ressentis respectifs (indiscutables également car personne, mieux que nous, n’est capable d’exprimer nos ressentis); en étant à l’écoute de soi, de ce qu’on ressent…
Et surtout, il est primordial dans cette étape de ne pas user du « Tu qui tue », se recentrer sur soi en utilisant la première personne, le « JE »
En quatrième point : Se positionner, permettre ainsi à l’autre de découvrir qui je suis. Cependant, s’il tente de me définir ( à partir de ses peurs, angoisses,…désirs…), je peux, sans m’opposer, ni me soumettre, ni me révolter, m’affirmer dans mes propres désirs, limites, possibilités, réticences…
Il est essentiel de prendre conscience qu’à partir du moment où il y a deux protagonistes en lien, il y a trois éléments : Moi, l’autre et la relation. Chacun est RESPONSABLE de SON bout.
Chacun est responsable de ce qu’il dit, de ce qu’il fait, de ce qu’il ressent, pense et la manière dont il accueille le message reçu ( et réciproquement).
Pour résumer : Je suis Responsable de la façon dont je Reçois ce qui vient de L’Autre. C’est moi Seul qui donne un SENS au MESSAGE que je reçois à travers mes interprétations ( et nous en avons tous…, c’est nos filtres…( pour plus d’infos sur les filtres, voir l’article https://eveilduvar.com/pourquoi-devons-vous-etre-vigilant-a-nos-pensees-et-a-nos-croyances/ ).
Ainsi, il est essentiel de prendre conscience de comment je nourris mes relations ???
Tous les messages positifs sont des cadeaux, ils agrandissent la vie, l’énergie vitale ; avec des demandes explicites, des refus clairs, des propositions ouvertes, des invitations, des stimulations, des enthousiasmes, des projets, des rêves (partagés)… et par contre, veillons à stopper les messages négatifs, véritables poisons et violences psychiques, qui abaissent la vie en nous, notre énergie vitale, notre estime et confiance en nous. Cessons les en nous et/ou rendons les à ceux à qui ça appartient, les intentions de dominations, de critiques non constructives, les reproches, accusations, plaintes, exagérations, non-dits, mensonges, chantages, amertumes….)
N’oublions pas d’éviter d’amalgamer observation et évaluation au risque que notre interlocuteur n’entende une critique, un jugement et se mette en résistance, indisposé à une communication constructive.
N’ayons pas peur, aussi, d’exprimer une vulnérabilité ( le reflet tout simplement de notre humanité) et distinguons nos pensées de nos émotions. En reliant nos émotions aux besoins sous-jacents qu’elles expriment, on peut clairement comprendre ce qui peut venir contribuer à une réponse à notre bien-être et réciproquement avec nos interlocuteurs.
Ayons toujours à cœur la Bienveillance et l’Empathie. Si nous parvenons à faire preuve d’empathie, nous aurons une meilleure compréhension de l’autre, nous faisons naître un sentiment de générosité et surtout nous désamorçons toute colère. Gardons à l’esprit que si notre interlocuteur entend une exigence, il ne voit que deux possibilités : se soumettre ou se révolter. Soyons donc vigilants à la façon dont nous exprimons nos « demandes ». Et rappelons-nous, que toute attente n’est valable que s’il y a eu entente préalable, ce qui demande d’être explicite et clair dans nos échanges.
Et, à condition d’en assumer les conséquences, il est possible de revenir sur un engagement, sans oublier de le signifier évidement, et de manière assumée et claire.
Rappelons-nous de garder à l’esprit que le Silence est d’Or. Comme le dit Pascal « C’est dans le divertissement que l’Homme se perd et dans le Silence qu’il se retrouve ». Le silence permet d’aller à la rencontre de l’autre et de se rencontrer soi-même en s’écoutant. Il permet d’identifier les non-dits, de décoder le langage émotionnel, la communication non-verbale.
D’après les études en 1967 du Professeur Albert Mahrabian et la règle qui en a découlé dite « règle des 3V », seule 7% d’une communication est verbale ( avec des mots, des paroles), 38% est l’intonation et le son de la voix et 55% est visuelle ( expression du visage, langage corporel). Ainsi 93% de la communication est non-verbal.
Donc, oui communiquer est un Art, mais un art qui s’apprend. Voici dans ce texte quelques éléments clefs qui, nous espérons, vous aurons apporté quelques clefs essentielles.
Donnons-nous toutes les chances de communiquer pour se comprendre et échanger. Fuyons les automatismes et ne prenons pas en dérision que c’est tout un travail pour parvenir à avoir une bonne communication, car si nous souhaitons Communiquer pour se Comprendre, il n’est pas si aisé comme le résume parfaitement Bernard Weber :
« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre »
et j’aime beaucoup le « essayons encore » qu’on voit parfois conclure cette citation.
Prenons le risque de nous définir, simplement nous définir, sans vouloir convaincre, ce qui relève d’une assiduité et d’une conscience quotidienne à notre mode de communication.
Développons notre assertivité : l’art de faire passer un message difficile, sans orgueil, sans passivité ni agressivité, et surtout sans avoir recours aux comportements SAPPE (agression, domination, culpabilisation, disqualification, dévalorisation, menaces, ordre, sermon, jugement, ironie, chantage,…)
C’est être intègre et authentique en prenant sa part de responsabilité dans la gestion de notre bout de la communication, en acceptant de parler de soi, en commençant à s’écouter avant de parler ( et écouter l’autre bien entendu !), de parler en terme de « je », de faire des demandes claires, d’arrêter d’interpréter les ressentis de l’autre ( voir les Accords Toltèques 😎), de laisser à l’autre la responsabilité de ses actes et paroles, de respecter mes besoins et ceux des autres, et de savoir se positionner si besoin, sans s’excuser ni se fâcher.
Si vous voulez tester votre niveau d’assertivité, n’hésitez pas à demander notre test par email, à faire tranquillement chez soi =) contact@eveilduvar.com
Bonne lecture, en espérant que cet article vous aura intéressé et surtout appris des éléments essentiels pour parfaire votre communication et ainsi vos relations 😉
Mylène
A lire, pour aller plus loin : La communication Non-Violente de R Marshall mais aussi les nombreux ouvrages et best-sellers de J Salomé.